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Photo du rédacteurSarah Manzano

Financement maraîcher : un casse-tête?

Dernière mise à jour : 19 juin 2023

L’été arrive avec ses BBQ, ses pique-niques entre amis, ses épluchettes de maïs et ses délicieux produits estivaux. Autant cette saison est la préférée de plusieurs (moi inclue), autant elle vient avec son lot de défis pour les jardinier(ère)s maraîcher(ère)s.


Je jasais avec une amie qui a un petit terrain pour faire de la production maraîchère. Sachant qu’elle avait passé la majorité des mois précédents à se préparer pour la période de récolte, j’étais convaincue qu’elle serait soulagée d’enfin y arriver. J’ai réalisé que pourtant, ses préoccupations étaient loin d’être finies…


L’inflation, la difficulté à trouver de la main-d'œuvre avec la hausse du salaire minimum et le processus laborieux de trouver une subvention adéquate à sa situation pour se financer ; tous des problèmes supplémentaires auxquels elle doit faire face ! Sans compter la hausse du prix du carburant qui s’ajoute à la longue liste des maux de tête. Et toi, cher lecteur, as-tu déjà vécu une situation similaire ? J’aimerais beaucoup te lire et connaître les défis que tu as rencontrés.


C’est en écoutant parler mon amie de ses difficultés que j’ai été envahie d’un mélange de compassion et de crainte. N’y avait-il vraiment rien que je puisse faire pour l’aider avec sa situation ? Je ne pouvais m’y résoudre, alors j'ai décidé de passer à l’action et chercher des ressources pouvant aider mon amie ; parfois, il vaut mieux deux cerveaux qu’un pour trouver des solutions alternatives de financement !


Je me suis dit que si mes recherches pouvaient lui être utiles, elles le seraient sûrement pour d'autres. Voici donc l’essentiel de ce que j’ai trouvé !


SOCIOFINANCEMENT ET FINANCEMENT ALTERNATIF


Lorsqu’il est question de sociofinancement, il est question de participation par le grand public pour récolter les fonds. Les plateformes de sociofinancement requièrent donc un peu plus d’engagement, de partage de la campagne de financement et de bouche-à-oreille si l’on veut atteindre l’objectif. Les autres options proposées de financement alternatif touchent plus à l’investissement, une façon plus directe de recevoir le financement.


Québec


Avec une réputation pas mal déjà bien établie, je ne serais pas surprise, cher lecteur, que tu aies déjà entendu parler de cet organisme à but non lucratif. La Ruche a pour mission de favoriser l’émergence de projets stimulants pour l’économie, le rayonnement et la vitalité des 10 régions (bientôt presque 17) dans lesquelles elle est présentée au Québec. Sa plateforme de financement participatif de proximité et ses nombreux partenaires font d’elle une option intéressante pour faire connaître ses projets, nouveaux ou anciens, et les faire financer.

La Ruche propose :

  • Un accompagnement en financement participatif offert par ses directeurs régionaux et spécialistes de projets

  • L’accès à un réseau diversifié d’ambassadeurs composés de personnalités reconnues et désireuses de contribuer à la vitalité de leur région

Facilement accessibles, les projets peuvent être portés par tout type d'organisation légalement constituée (coopérative, entreprise à but lucratif, OBNL, organisme de bienfaisance enregistré, institution), par un travailleur autonome ou simplement dans le cadre d'un projet individuel.

Tous les types de projets peuvent être acceptés dès lors qu’ils laissent une empreinte sociale, économique ou culturelle dans les régions où La Ruche est active (voir toutes les régions). Dans le cadre de certains programmes de financement additionnel, La Ruche peut exceptionnellement mettre en ligne des projets admissibles provenant de toutes les régions du Québec via La Ruche Labo.

Bref, c’est une option rassurante dans l’optique que tu ne seras jamais laissé à tes dépens ! Tous les outils sont là pour t’orienter vers la campagne de financement participatif la plus efficace possible et optimiser tes chances de réussite. Adéquat pour les débutants dans le milieu, pour ceux voulant présenter un nouveau produit/service ou simplement pour en raviver un ancien !

Consultez leur site web pour poser toutes questions ou accéder à plus de détails sur le processus ! (https://laruchequebec.com/fr/a-propos/faq)


Active depuis 2020, je n’avais personnellement jamais entendu parler de cette plateforme de sociofinancement avant de faire mes recherches ! Je peux confirmer que j’ai trouvé une belle petite perle.

Ma Belle Terre offre la possibilité au grand public de contribuer à la réalisation de projets en agriculture ou en alimentation, locaux et durables partout au Québec. Le promoteur du projet se doit d'offrir des contreparties, par exemple, une expérience dans une ferme, un panier de légumes, une denrée exclusive qui sera produite grâce aux fonds amassés pendant la campagne, etc. En plus de servir de tremplin pour les producteur(trice)s et agriculteur(trice)s, Ma Belle Terre fait office aussi de lieu de rencontre pour la communauté.

La plateforme cible principalement les agriculteur(trice)s qui débutent et ont besoin d’un coup de pouce pour se lancer, ou encore aux producteur(trice)s déjà établis souhaitant tester le potentiel de leur marché d’un produit ou services par exemple.

Les seules conditions qu’un projet doit remplir pour être propulsé sur la plateforme sont :

  • Avoir une dimension durable

  • Être issu du territoire québécois

Afin d’assurer son fonctionnement et son développement, Ma Belle Terre charge des frais de service de 7% sur le montant total de la campagne. La plateforme de transaction Stripe prélève 2.9%. + 0.30$ par transaction. Donc, par exemple, pour une campagne de 10 000 $, Ma Belle Terre perçoit 700 $, Stripe prélève 290 $ (+ 0.30$ par transaction) de frais transactionnels.

Sur Ma Belle Terre, une campagne dispose d’un maximum de 60 jours pour atteindre son objectif de levée de fonds et est considérée comme valide à partir de 70% de réalisation de l’objectif. En dessous de 70%, les contributeurs seront remboursés et aucuns frais de service ne seront facturés au porteur de projet. Il n’y a donc pas de pression financière !

C’est une solution idéale pour que les producteur(trice)s puissent obtenir du financement alternatif sans s’endetter !


Canada



goPeer ne m’était pas inconnu, mais je n’avais jamais pris le temps de comprendre concrètement en quoi il consistait vraiment. Basée à Toronto, cette organisation 100% canadienne dit vouloir améliorer les opportunités financières de tous les Canadiens. goPeer cherche à moderniser le système archaïque de crédit tel qu’on le connaît pour mettre en relation des Canadiens à la recherche d’un prêt avec des Canadiens désireux d’investir.

Soyons francs, les dépenses inattendues sont pénibles à gérer, surtout quand les banques ne sont pas assez rapides pour nous aider à y faire face. En offrant des prêts rapides et abordables, goPeer souhaite diminuer vos inquiétudes et s’engage à assurer la santé financière de ses membres.

Le principal avantage de goPeer est son accessibilité au grand public. Effectivement, nul besoin de passer par les grandes institutions financières. Les prêts qu’ils proposent offrent également un rendement attractif et ont une faible corrélation avec d’autres classes d’actifs. Il est possible d’emprunter jusqu’à 25 000$ avec un terme de 3 à 5 ans.


Les critères qui doivent être remplis pour être admis sont :

  • Être âgé de 18 ans et plus

  • Une cote de crédit supérieur à 600

  • Un revenu annuel supérieur à 15 000$

  • Avoir un compte bancaire canadien ou équivalent

  • Être résident canadien depuis au moins 3 ans

Bien que les critères d'admission soient un peu plus nombreux que les deux options précédentes, cela reste une solution solide et adaptée à vos différents besoins qui a fait ses preuves auprès de la population canadienne depuis déjà plusieurs années !


Farm Credit Canada/ Financement agricole canadien (FCC/FAC)



J’ai comme un petit feeling qu’une bonne majorité des gens dans le domaine sont familiers avec ce nom. Après tout, ils aident jusqu’à présent près de 100 000 clients !

Je ne vais donc pas m’éterniser sur celui-ci, mais prendrai la peine de le présenter un peu pour les moins familiers. Désignée comme une société d’État commerciale fédérale financièrement autonome, FAC rend compte au ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire.

Un peu dans le même principe que Ma Belle Terre, FAC est le seul prêteur qui investit à 100% dans l’agriculture et l’alimentation canadienne. La dévotion complète qu'ils ont pour cette branche de production fait d’eux une option solide et experte en la matière. Eux-mêmes le disent : le client et ses besoins sont au cœur de leurs priorités !

FAC propose :

  • Du financement accessible à différents groupes tels que les jeunes agriculteurs (moins de 40 ans), les femmes entrepreneurs, les entreprises agricoles et alimentaires autochtones, etc.

  • Des idées, des conseils et des ressources pour t’aider à mieux gérer votre entreprise

  • Des logiciels conçus pour l’agriculture canadienne

Pour avoir une idée des options de versement et pour déterminer le montant du prêt et la période d’amortissement qui vous conviennent, FAC propose un calculateur de prêt hypothécaire, pour l’achat d’équipement ou encore de crédit-bail pour l’équipement.

Ce qui m’a plu du FAC, c’est la diversité d'offres de financement spécialisées selon différents groupes. Sachant que les femmes composaient environ 26% (MAPAQ) de la population agricole en 2016 et la population autochtone environ 2,7% (Statistiques Canada) la même année, il est super important d’avoir du financement spécialement pour des groupes minoritaires dans le milieu.

Universel (É.-U. inclus)



Oui oui ! Moi non plus je ne m’imaginais pas nécessairement GoFundMe comme une plateforme qui serait pertinente pour faire du financement alternatif. Par contre, après avoir vu plein de projets en rapport avec l’agriculture et le maraîchage, j’ai commencé à le considérer plus sérieusement !

Pas très complexe comme concept : GoFundMe est une plateforme de financement participatif à but lucratif permettant aux gens de collecter des fonds pour des évènements, occasions ou objectifs de tous genres. Sans frais et sans critères particuliers d’admission, il suffit de répondre à quelques questions simples pour commencer sa collecte de fonds.

Plusieurs campagnes de nature agroalimentaire et maraîchère ont attiré mon attention, par exemple le projet maraîcher à Rimouski qui a amassé 1570$ sur son objectif de 1500$, la campagne “Grow Tunnel for Urbavore” qui a récolté 3180$$ sur son objectif de 3177$ ou encore, la campagne “Support La Ferme Urbaine Okoumé” qui a récolté 1915$ sur son objectif de 1750$.

En plus d’être une plateforme hyper instinctive et facile d’utilisation, tu seras accompagné d’une équipe d’experts en sécurité. Bref, tout pour t’aider à conserver une paix d’esprit durant le processus !

 

Enfin, tu peux toujours regarder les options de subventions en lien avec l’automatisation et la technologie selon les régions ainsi que le blogue d’Orisha sur les subventions pour les serriculteurs applicables au Québec. Reste à l’affût pour un éventuel blogue sur les nombreuses subventions et programmes selon tes différents besoins!

À toi, qui as pris le temps de lire ce blogue, j’espère que certaines informations ont pu t’être utiles comme elles l’ont été pour mon amie. Il serait génial de connaître ton histoire et les sujets que tu aimerais lire lors de nos prochains blogues. N'hésite pas à nous partager tes impressions et tes idées, on aime toujours t’entendre !






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