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Chauffer par biomasse: 9 choses que j'aurais aimé savoir

Dernière mise à jour : 20 juin 2023

Quel plaisir de te revoir sur cette 3e partie de cette série d'articles sur le chauffage par biomasse !


Dans le 1er article de cette série, on en a appris plus sur la biomasse, principalement la biomasse forestière et quelques facteurs à considérer pour planifier son projet.

Dans le 2e article de cette série, on a eu le témoignage de Jaymie (Rutabaga Ranch) sur son expérience avec une chaudière biomasse à bûches comme système de chauffage.


Aujourd'hui, on se concentre sur le témoignage de Frédéric Tremblay des Jardins d'Élisabeth, qui a une chaudière biomasse à copeaux de bois.

Frédéric nous partage tous les détails de son expérience avec ce système. Comment a-t-il réussi à financer 40% de son projet? Que recommande-t-il pour l'installation? Quels sont pour lui les avantages et désavantages du système? C'est ce qui nous attends!


Comme Jaymie, Frédéric m’a demandé de te dire de ne pas hésiter à le contacter si tu veux avoir plus d'informations ou pour visiter en personne son installation!






1. Type de système et son fonctionnement



Frédéric a une chaudière à copeaux de bois chauffant une seule serre de 32x110 pieds avec une hauteur d’environ 9 pieds sous le raidisseur.


La chaudière a une puissance de 70 kilowatts, soit 240 000 BTU/h. L’eau chauffée par la combustion des copeaux est pompée dans la serre.


Frédéric précise qu’il faut s’assurer de dimensionner tous les éléments du système (circulateurs, tuyauterie, fluide caloporteur, etc…) en fonction de 2 facteurs:

  • La puissance de la chaudière

  • La quantité d’énergie à faire transiter entre le site de production et le lieu d’utilisation de la chaleur.


Il avait déjà une chaudière biomasse à bûche pour chauffer sa maison. Comme backup, Frédéric a connecté en série sa chaudière à bûche avec sa nouvelle chaudière à copeaux. Très pratique pour les journées froides, il suffit d’allumer les deux en même temps.


Dans le cas de l’installation actuelle de chauffage de Frédéric, la température dans la serre peut aller jusqu’à une vingtaine de degrés au-dessus de la température extérieure sans l’utilisation du backup.


Pour estimer ton besoin en puissance et la quantité de combustible biomasse nécessaire pour ton projet de chauffage biomasse, tu peux utiliser l'outil de calcul juste ici.




2. Coût du système et son installation



Frédéric estime que l’installation complète est revenue à 120 000 $ plus le chipper qui vaut plus ou moins 40 000 $, le tout avant subventions.


Il a eu une subvention de Transition Énergétique Québec (TEQ) . Cette subvention proposait 3 avenues :


  • Une couverture des projets de biomasse forestière résiduelle allant jusqu’à 50 %.

  • Un montant en fonction de la tonne de GES économisés.

  • Un retour sur l’investissement minimum, selon les scénarios.


Il a reçu environ 60 000 $.

Il y a aussi le volet d’étude de dossier qui est subventionnable pour consulter un ingénieur qualifié. L'ingénieur proposera un système répondant bien à vos besoins tout en tenant compte d’enjeux spécifiques.


Laisser en place le vieux système permet de répondre au manque de puissance pour les nuits très froides sans avoir à faire fonctionner un monstre pour le reste de l’année.


Un équipement à la biomasse fonctionnant au maximum de sa capacité a toujours plus de chance de bien fonctionner et d’être moins polluant qu’un gros équipement qui fonctionne à faible capacité pour la majeure partie de l’année.


Pour la plomberie/électricité, le coût varie selon les installations, mais pour Frédéric, ce fut environ 15 000 $, inclus dans le 120 000$.


Pour l’équipement supplémentaire, un chipper biomasse vaut environ 35 000 $ et plus.






3. Processus d’installation



Ça s’est bien déroulé pour Frédéric puisqu’il ne l’a pas fait lui-même, bien qu’il soit manuel et débrouillard. À son avis, c’est mieux de le faire avec quelqu’un ayant les connaissances techniques pour éviter les problèmes à court, moyen et long terme.


Il considère que c’est une erreur de toujours vouloir faire tout par soi-même. Ainsi, préalablement à l’installation, Frédéric a consulté un ingénieur pour l’aider dans le processus et optimiser le processus.


Dans un projet aussi large et dispendieux, il n'est pas rare qu'une petite erreur de conception ou de construction fasse une grosse différence dans l'efficacité du système. Cela peut rendre l'investissement beaucoup moins intéressant.


Frédéric a la chance d’avoir un ami ingénieur spécialisé en efficacité énergétique qui a déjà travaillé en biomasse; un parfait adon ! Il a eu recours à ses services.


“Un ingénieur va poser des questions techniques auxquelles on ne penserait pas naturellement, va faire des études de faisabilité du projet et va avoir des connaissances techniques ou conseils objectifs qu’un manufacturier ne pourrait pas nécessairement fournir. Bref, ça peut aider à faire le ménage des options et des idées à plusieurs niveaux!”



4. Pourquoi le chauffage biomasse?



Pour Frédéric, c’était pour l’aspect plus écologique de ce type de chauffage et la possibilité d’étirer la saison.


C’est aussi parce qu’il avait de la ressource inutilisée de bois non valorisable sur ses terres et ses voisins.


5. Type d’entretien



Pour Frédéric, il n’y a pas eu tant de maintenance majeure à faire pour les 3 premières années. Aucune réparation n’a été requise à date.


Au minimum, il faut faire une maintenance annuelle, soit le ramonage de cheminée, l’inspection de la chambre de combustion et des échangeurs de chaleurs, etc.


L’entretien au quotidien est facilité par le fait que la chaudière envoie un signal par texto ou courriel en cas d’interruption.


Parmi ces interruptions, il peut y avoir un bas à cendres plein, un copeau coincé dans une vis, une mauvaise combustion à cause de la mauvaise qualité du combustible, etc.


Il utilise les cendres comme amendement de sol pour gaspiller le moins de ressources possible.


6. Coût annuel du chauffage et de l’entretien



Frédéric utilise une partie de bois qu'il récolte de lui-même sur sa terre et une partie qui lui est donnée. Il investit son temps et sa machinerie.


Par conséquent, on ne peut pas dire que le combustible est complètement gratuit, mais on peut dire que c'est moins dispendieux que de s'approvisionner en combustible fossile.


L'équipement étant encore récent, il n'y a pas encore eu de dépenses d'entretien.







7. Source du combustible



Frédéric bûche son bois et fait ses propres copeaux avec une machine.


Il utilise du bois en billots séché par l’entreposage à l’air libre. Le bois doit idéalement être séché pendant 2 à 3 ans.


Il emmagasine son bois en empilades aérées lousses pour qu’il sèche avec le vent au lieu de pourrir.


Il se fait aussi offrir du bois d’autres sources : des fabricants de maisons qui lui donnent leurs « croûtes », des voisins et même des gens du village.


“La quantité annuelle de combustible que j'utilise varie énormément en fonction de la qualité du bois. On peut estimer à environ deux van de bois de résineux par année pour chauffer la serre, soit environ 16 cordes de 8' au total.”


8. Avantages et désavantages du système



Pour Frédéric, les désavantages sont certainement le coût d’acquisition élevé de l’installation et des équipements secondaires.

Il y a aussi le fait qu'on dépend d’un fournisseur de copeaux de qualité s’ils ne sont pas faits par soi-même. Ce genre de machine peut vraiment être capricieuse pour ce qui est de la qualité du combustible.


Pour les avantages, l’énergie biomasse coûte très peu comparée à d’autres options comme le propane.


Ça permet aussi de débuter la saison plus rapidement. Ainsi, on peut profiter des prix plus élevés sur tes légumes vendus en début de saison sans avoir à supporter une facture de combustible plus importante pour la période de forte demande de chauffage.


La déshumidification par chauffage en été est aussi beaucoup moins dispendieuse, ce qui permet de respecter à la lettre les recommandations des agronomes. Ainsi, il est plus facile d'atteindre de meilleurs rendements dans la serre sans augmentation significative des coûts de production.


Finalement, il n’y a pas vraiment de soucis en termes de prix d’exploitation et il trouve ce genre de système beaucoup plus simple qu’une chaudière à bûches de bois.







9. Conseils pour débutants



Pour Frédéric, il est impératif de trouver des copeaux conformes et de qualité pour maximiser l’utilisation de la chaudière. Il faut avoir un fournisseur de copeaux de qualité ou acheter/louer une machine pour les faire soi-même.


Une idée serait d’acheter un chipper pour faire des copeaux en petit groupe de plusieurs producteurs pour répartir le prix et la partager.


Il serait possible sinon d’en acheter une pour la louer ou offrir un service de transformation de bois en copeaux à d’autres producteurs.

Il recommande d’être prévoyant dans vos plans de projets et de ne pas s’embarquer si vous n’êtes pas manuel. Ça demande plus d’attention que, par exemple, du chauffage électrique.


Lors de sa recherche d’équipement, 2 fabricants avec des détaillants avec de l’expertise en chauffage de serres lui ont fait des propositions sérieuses : Hargassner, la compagnie autrichienne avec qui il a fini par prendre sa chaudière, et Heizomat.


Il a aussi trouvé comme option Saatotuli et la compagnie Portage & Main, un fabricant canadien offrant des chaudières à copeaux et à bûches.


Il suggère tout de même de faire ses propres recherches afin de favoriser la trouvaille d’un choix approprié selon nos besoins.


 

Pour faire simple, Frédéric suggère de garder les choses suivantes en tête lors de la planification de ton projet de chauffage par biomasse:


  • Prépare un bon budget. Le coût initial de l'appareil élevé en plus des dépenses secondaires te feront une bonne facture, mais ne laisse pas les gros chiffre te décourager! C'est un excellent investissement au long terme. Tu peux aussi avoir accès à du soutien financier et des subventions.

  • Consulte un ingénieur. On est parfois jamais mieux servis que par soi-même, mais dans ce cas-ci, l'expertise d'un ingénieur pourra t'éviter de nombreux problèmes.

  • Tu pourras débuter ta saison plus tôt et la finir plus tard grâce au bas coût du combustible. Ça te permettra de profiter des bons prix des tomates aux printemps.


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Tourlou!





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